Francis A. Fogue Kuate

Codesria: Conférence Guy Mhone

Conférence Guy Mhone‏ : La renaissance et la relance des économies africaines, 20-21 décembre 2010, Dar es Salaam (Tanzanie)

Date limite : 30 septembre 2010

Le Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (CODESRIA) a le plaisir d’annoncer la tenue prochaine de la troisième conférence internationale qu’il organise dans le cadre de son Programme de recherche économique.. Le thème de la conférence de 2010 est La renaissance et la relance des économies africaines. La conférence est convoquée dans le contexte de la crise économique mondiale qui doit inciter à l’examen critique de tous les aspects du développement socio-économique en Afrique. Elle est également organisée pour honorer la mémoire de l’un des plus distingués penseurs du développement en Afrique et ancien membre du Comité Exécutif du CODESRIA, Feu le Professeur Guy Mhone. Cette conférence se tiendra du 20 au 21 décembre 2010 à Dar es Salaam (Tanzanie).

Ces dix dernières années, l’économie mondiale a connu des hauts et des bas. A des périodes de récession, ont succédé des périodes de reprise économique. Alors que les conditions d’une véritable reprise économique ne sont cependant pas encore réunies, l’on observe que l’évolution du PIB mondial est à la baisse pour la seconde partie de l’année 2010. La croissance américaine devrait être de 2,5% en 2010 et de 2% en 2011 après une période de contraction de même ampleur en 2009. De même, elle serait de 1,8%, puis de 1,3% pour la zone euro après une baisse de -3,9% en 2009.

De la même manière, les économies africaines ne sont pas restées indifférentes à ces changements. A des périodes de crise de croissance, ont suivi des périodes de nette croissance économique. Après de nombreuses années de pessimisme sur les perspectives de croissance en Afrique, l’optimisme est en train de prendre le dessus, même si les dernières évolutions post-crise amènent à tempérer cet optimisme. La croissance est revenue dans la plupart des économies du continent et des résultats encourageants ont été enregistrés dans divers pays africains. La hausse des investissements dans le secteur des télécommunications, des infrastructures et des services financiers a bénéficié aux économies de la plupart des pays. En dépit du taux peu élevé de pénétration des nouvelles technologies, des applications novatrices des TIC ont été constatées dans des secteurs aussi divers que la banque électronique, les systèmes de paiement, l’agriculture, le commerce, l’administration ou encore l’éducation. Nombre de ces outils aident à améliorer l’environnement des affaires en contribuant au développement des marchés, en réduisant les barrières liées aux infrastructures et en diminuant les coûts. La poursuite de politiques macroéconomiques favorables, le renforcement du système judiciaire et l’amélioration de la transparence des comptes nationaux de la plupart des pays ont contribué à augmenter le niveau de confiance des investisseurs vis-à-vis du continent.

Dans le domaine politique, la stabilité survenue dans nombre de pays suite à la baisse des tensions sociales et d’un investissement accru dans la consolidation de la démocratie ont également contribué à la création d’un environnement plus favorable aux investissements.

Nonobstant ces développements positifs, il y a lieu de s’interroger sur le caractère durable de cette évolution. Quelles sont les perspectives de voir émerger un certain nombre d’économies africaines qui d’une manière soutenu pratiqueront des politiques économiques adéquates ? Des pays comme l’Afrique du Sud, le Botswana et l’Ile Maurice pourront-ils servir de locomotive pour les autres pays moins performants ? Sommes-nous devant une véritable relance des économies africaines, ou s’agit-il plutôt de simples changements conjoncturels ? Les succès enregistrés permettent-ils de parler d’une véritable renaissance économique, à l’instar de la renaissance politique et culturelle ? Quelles sont les liens entre l’une et l’autre ? Quelles ont étés les facteurs de la croissance enregistré dans un bon nombre d’économies sur le continent ? Afin de créer un cadre où ces problématiques et d’autres questions peuvent trouver une réponse, le CODESRIA a décidé de consacrer l’édition de 2010 de la conférence Guy Mhone sur le développement à la thématique de la renaissance et la relance des économies africaines. De nombreuses études ont tenté d’expliquer les facteurs de cette croissance. Pour la plupart , ces explications n’ont pas su pour autant aller au delà des explications néo-classiques, alors que les dynamiques actuelles exigent des explications novatrices, susceptibles non seulement de proposer des hypothèses travail plus convaincantes, mais également de créer des perspectives analytiques nouvelles plus à même d’appréhender et de répondre aux grands défis posés à l’Afrique.

En termes de grands ensembles économiques, l’Afrique fait partie des pays les moins avancés (PMA), avec un poids démographique de l’ordre de 18,20%, mais avec une contribution à la production mondiale qui ne représente qu’environ 0,5%. L’avenir économique et politique du continent est pourtant un enjeu majeur pour le monde entier. Son développement économique est une condition sine qua non pour la paix mondiale dans les années à venir. La place de l’Afrique dans la communauté globale est définie par le fait que le continent constitue une importante réserve de ressources qui peut servir l’humanité entière. L’Afrique est un des continents les plus à même de fournir les matières premières dont ont besoin les pays développés comme les pays émergents. La quête de matières premières des pays comme la Chine et l’Inde ne fait d’ailleurs qu’accroître l’importance des matières premières africaines. Une nouvelle opportunité s’offre ainsi aux pays africains, mais elle comporte aussi des risques qu’il ne faut négliger. De ce fait, une mauvaise gestion des ressources naturelles du continent peut non seulement conduire à un épuisement de celles-ci par les puissances étrangères à l’Afrique, mais aussi constituer un danger pour les générations futures, sans parler des conséquences négatives sur l’environnement et le climat.

Alors que les effets de ces déséquilibres risquent d’être ressentis à longue échéance, on assiste à des perturbations qui ont des retombées plus immédiates sur les économies africaines. Parmi celles-ci, le fait le plus marquant est sans doute la crise économique qui frappe les économies des pays développés depuis 2008. Selon les experts, elle a diminué de manière sensible la croissance soutenue de plusieurs pays africains au cours des dernières années. La majorité des économies africaines a enregistré une croissance moyenne de 5% au cours des cinq dernières années. Cependant, en raison de la baisse des activités économiques, le continent n’a pu enregistrer qu’un taux de 2,8% de croissance en 2009 comparé à celui de 5,7% prévu avant la crise. La crise a ainsi fait perdre à l’Afrique 120 dollars de PIB par habitant. Selon les estimations de la Banque africaine de développement (BAD), pour rattraper son retard et atteindre ses objectifs de développement d’ici à 2015, le continent a besoin de 50 milliards de dollars d’aide supplémentaire par an. Néanmoins, les économies du continent s’en sortent moins mal que prévue et la relance semble s’annoncer plus rapide sur le continent qu’ailleurs dans le monde. Les prévisions pour 2010 et 2011 sont plutôt optimistes, avec des taux de croissance se situant entre 4,5% en 2010 et 5,2% en 2011, contre 4,2% et 4,3% dans le reste du monde. L’Afrique peut faire beaucoup mieux mais pour cela elle doit mobiliser davantage de ressources intérieures pour financer son développement.

Dans une perspective de longue durée, il y a à souligner que des problèmes structuraux persistent dans la plupart des pays du continent. Malgré la croissance soutenue, la pauvreté est encore très présente sur le continent, le niveau d’analphabétisme est le plus élevé du monde et le taux de chômage chez les jeunes est extrêmement important. De plus, le niveau de développement économique des différents pays du continent restent très inégal. L’économie est encore très axée sur l’agriculture, avec 65 à 85% des populations africaines actives dans le secteur agricole mais en sachant que la valeur ajoutée des produits issus de l’agriculture est très faible. Par ailleurs, l’intégration entre les économies africaines fait toujours défaut. Malgré les avancées enregistrées dans ce domaine ces dernières années, le chemin à faire est encore long. Dans ce contexte peu favorable, l’Afrique doit faire preuve d’une imagination fertile, faire en sorte que les expériences du passé servent de leçons et d’inspiration pour bâtir un avenir plus prometteur. En ce sens, la conférence devra identifier les forces qui, par le passé ont permis aux sociétés africaines d’affronter les défis qui se sont posés à elles et d’en tenir compte dans son projet d’émancipation et de renaissance économique, sans pour autant négliger le nouveau contexte imposé par la mondialisation. Pour ce faire, des travaux de recherche approfondis et des analyses raffinées sont nécessaires afin d’être en mesure de mieux connaitre la situation et les perspectives d’évolution des économies africaines.

Pendant les deux jours de la conférence, les chercheurs seront invités à faire le bilan de l’évolution des économies africaines pendant les dix dernières années et d’en dégager les tendances lourdes pour les années à venir. En le faisant, les discussions doivent mettre l’accent sur les défis et les contraintes structurelles auxquelles le continent sera confronté dans la nouvelle décennie. Une vision et des analyses critiques sont encouragées, de façon à mettre en cause les théories et les analyses classiques promues par les institutions financières internationales, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et la majorité des pays développés.

Parmi les thèmes qui seront couverts par la conférence, il y a :

1. Compétitivité et relance des économies africaines ; 
2. Les économies africaines face aux pays émergents ; 
3. Le commerce mondial et la relance des économies africaines ; 
4. L’agriculture africaine face aux nouveaux défis posés par le commerce mondiale 
5. Le processus industrialisation en Afrique face aux enjeux de l’économie mondiale 
6. La dimension politique de la renaissance africaine et les réformes économiques ; 
7. Les institutions économiques internationales et la relance des économies africaines ; 
8. Intégration régionale et relance des économies africaines ; 
9. La renaissance et la relance des économies africaines dans le contexte de la globalisation ; 
10. Gouvernance économique mondiale et renaissance des économies africaines ; 
11. Pan-africanisme et renaissance des économies africaines 
12. Le rôle et la place du commerce et de l’investissement dans la renaissance et la relance des économies africaines ; 
13. La Diaspora et la renaissance et la relance des économies africaines 
14. Migrations et renaissance des économies africaines 
15. Le NEPAD et la renaissance des économies africaines 
16. Relance des économies africaines et changements climatiques

Les chercheurs souhaitant participer à la conférence sont invités à envoyer le résumé de leur contribution au CODESRIA au plus tard le 30 septembre 2010. S’ils sont sélectionnés, les résumés devront être développés en contributions et envoyés au CODESRIA au plus tard le 15 novembre 2010. Les auteurs de contributions retenues par un Comité de sélection indépendant seront informés des résultats du processus au plus tard le 20 novembre 2010 en même temps que les informations sur le voyage et l’hébergement à Dar es Salaam (Tanzanie).

Tous les résumés et contributions devront être envoyés à l’adresse suivante :

CODESRIA 
Conférence Guy Mhone sur le Développement 
BP 3304, CP 18524, Dakar, Sénégal. 
Tel : +221 33 825 98 22/23 
Fax : +221 33 824 12 89 
E-mail : conference.development[@]codesria.sn 
Website : http://www.codesria.org/

 

Source: http://www.codesria.org/spip.php?article977&lang=fr



23/08/2010
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